Vous direz peut-être : « Le vrai travail de l’Église du Christ est de prêcher l’Évangile. » Et oui, c’est vrai, annoncer la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ est une mission fondamentale et incontournable. Cependant, réduire l’œuvre de l’Église uniquement à la prédication serait mal comprendre la nature même de l’Évangile. La vraie prédication biblique n’est pas un discours isolé, ni une simple proclamation verbale, mais une démonstration complète de l’amour de Dieu, un témoignage qui touche l’âme mais aussi les besoins réels et urgents de ceux qui nous entourent. Prêcher l’Évangile inclut aussi tendre la main, soutenir, donner, consoler et secourir. C’est pourquoi le travail de l’Église est également d’aider les nécessiteux, car la compassion fait partie du message que nous annonçons.
Malheureusement, il arrive souvent que nous nous perdions dans des activités qui, bien qu’elles puissent paraître importantes, ne font pas réellement partie de l’essence de la mission de l’Église. Nous dépensons beaucoup de temps, d’énergie et parfois même de ressources dans des projets qui ne font qu’embellir nos bâtiments ou répondre à nos propres besoins internes. Pendant ce temps, nous oublions ceux qui souffrent, ceux qui n’ont pas de pain, ceux qui vivent dans la solitude, la maladie ou la pauvreté. Pourtant, le monde regarde vers l’Église comme vers un lieu de refuge : un refuge pour l’âme, oui, mais aussi un refuge pour les besoins matériels. Le témoignage de l’Église devient incomplet lorsque nous prêchons l’amour de Dieu sans le manifester concrètement.
Jésus lui-même nous a laissé une instruction claire à ce sujet :
12 Il dit aussi à celui qui l’avait invité : Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour et qu’on ne te rende la pareille.
13 Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles.
14 Et tu seras heureux de ce qu’ils ne peuvent pas te rendre la pareille ; car elle te sera rendue à la résurrection des justes.
Luc 14:12-14
Cette parole de Jésus n’est pas simplement symbolique, elle est profondément pratique. Elle nous appelle à donner sans intérêt, à aimer sans attendre, à servir sans rechercher une récompense terrestre. Donner à ceux qui ont déjà beaucoup n’est pas un acte héroïque, ni même un acte d’amour véritable, car nous savons qu’ils pourront nous rendre la pareille. Mais donner à ceux qui n’ont rien, à ceux qui ne pourront jamais nous rembourser, voilà ce que Dieu appelle une œuvre bénie. Donner à quelqu’un qui ne peut rien offrir en retour démontre que notre geste vient d’un cœur sincère et désintéressé.
Si l’Église — et chacun de nous personnellement — mettait sérieusement en pratique cet enseignement, alors nous verrions un témoignage puissant se lever au milieu du monde. Jésus dit que ceux qui agissent ainsi sont heureux, bénis, et surtout qu’une récompense éternelle les attend. Ce que nous faisons sur terre pour les plus faibles trouve un écho dans le ciel. Il ne s’agit donc pas seulement de charité, mais d’une obéissance qui glorifie Dieu.
Cher lecteur, je vous exhorte du fond du cœur : tant que vous en avez la possibilité, bénissez ceux qui en ont le plus besoin. Allez vers eux, écoutez-les, aidez-les, soutenez-les. Montrez-leur l’amour du Père non seulement par vos paroles, mais aussi par vos actes. Ainsi, vous accomplirez l’un des travaux les plus nobles, les plus beaux et les plus spirituels : refléter le caractère de Christ au monde.