Nous avons déjà beaucoup entendu parler du fait de travailler «à plein temps», et c’est quelque chose qui devient de plus en plus courant dans l’Église. Des pasteurs quittent leurs emplois séculiers pour se consacrer entièrement à l’œuvre du Seigneur. C’est quelque chose qui dépendra de la situation ; mais même avec toutes les prédications et les responsabilités qu’ils ont, cela ne devrait pas servir de justification pour ne pas avoir un travail séculier. Rappelons l’apôtre Paul lorsqu’il parla à l’Église de Corinthe :
1 Après ces événements, Paul quitta Athènes et se rendit à Corinthe.
2 Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome. Paul se rendit chez eux,
3 et comme il exerçait le même métier, il demeura avec eux et ils travaillaient ensemble, car leur métier était de fabriquer des tentes.
Actes 18
Le pasteur doit être très raisonnable lorsqu’il décide s’il va travailler ou non, car il ne s’agit pas seulement de dire : «Dieu pourvoira». Il doit considérer les besoins de sa propre famille, puisque notre principe est le suivant : «Sans foyers solides, il n’y a pas d’Églises solides». Par conséquent, si le pasteur ne se dévoue pas correctement à son foyer, alors il dirige en vain les brebis du Seigneur.
À notre époque, nous connaissons des pasteurs comme Miguel Núñez, que nous savons être le pasteur de l’Église Biblique Internationale ; il sert également comme président du ministère Intégrité et Sagesse, et collabore avec la Coalition pour l’Évangile. Mais ce que vous ignorez peut-être, c’est qu’en dépit de toutes ses responsabilités ministérielles, le pasteur Núñez est l’un des rares infectiologues de la République dominicaine et qu’il a exercé comme médecin pendant plus de dix ans aux États-Unis.
Ainsi, travailler dans le ministère ne doit jamais être une excuse pour ne pas avoir un emploi séculier. Et même si cette idée de travailler «à plein temps» s’est répandue, nous devons être sages pour évaluer les priorités, les avantages et les inconvénients, ainsi que l’impact que cela peut avoir sur la vie d’un pasteur en tant que chef de famille et responsable d’une Église.
Dans de nombreux cas, il est vrai que certaines Églises ont la capacité financière de soutenir entièrement leurs pasteurs, leur permettant ainsi de se consacrer exclusivement à l’enseignement, à la prédication et à la direction spirituelle du peuple de Dieu. Cependant, cela n’est pas la norme dans toutes les communautés. Beaucoup de rassemblements sont petits, avec des ressources limitées, et exigent que le pasteur maintienne un emploi séculier afin de subvenir aux besoins de sa famille tout en servant fidèlement l’Église.
Le travail séculier peut également offrir au pasteur une occasion précieuse de rester connecté à la société, de comprendre les difficultés quotidiennes auxquelles les membres sont confrontés et de servir de témoignage vivant au milieu du monde. Loin de lui enlever du temps spirituel, cela peut enrichir son ministère en lui permettant de vivre des expériences réelles qu’il pourra ensuite partager avec son Église pour l’édification de tous.
D’un autre côté, il existe des moments où un pasteur peut réellement être appelé à laisser son travail séculier pour se consacrer à plein temps à l’œuvre du Seigneur. Cela peut arriver lorsque l’Église grandit, lorsque les responsabilités pastorales deviennent trop exigeantes ou lorsque Dieu confirme clairement cette direction. Dans ces circonstances, il doit procéder avec prudence, prière et discernement, en s’assurant que sa famille est stable et que l’Église comprend le poids de cette décision.
Ce qui est important, c’est que le choix ne soit jamais motivé par la pression sociale, par l’imitation d’autres ministères ou par une notion erronée de spiritualité. Le vrai ministère s’exerce avec intégrité, humilité et sagesse. Le pasteur doit se rappeler que travailler de ses mains, comme Paul le fit en fabriquant des tentes, n’est pas un signe de faiblesse spirituelle, mais plutôt un acte de responsabilité et de maturité chrétienne.
En fin de compte, qu’il travaille à plein temps dans le ministère ou qu’il partage son temps entre l’Église et un emploi séculier, ce qui importe réellement, c’est que le pasteur demeure fidèle à Dieu, qu’il prenne soin de sa famille et qu’il serve l’Église avec un cœur sincère et dédié. Le travail séculier n’est pas un obstacle au ministère : il peut être un outil entre les mains du Seigneur pour former, soutenir et témoigner.